12e conférence sur l'Apocalypse de Jean (documentation)

Par Dr. Wolfgang Peter

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Date de l'exposé :

Résumé

De l'auditeur B. G.

Nous nous trouvons avec la communauté de Sardes, qui est un aperçu de notre époque culturelle actuelle, nous n'en sommes qu'au premier tiers de cette 5e époque culturelle, il y a encore beaucoup à faire, la tâche de cette époque est le développement de l'art. Âme de conscienceC'est-à-dire que nous développons une autre conscience que celle de l'époque gréco-latine, et encore plus de l'époque égyptienne, une forme moderne de conscience, la conscience de l'objet fortement développée. La pensée rationnelle très sobre, qui n'existe qu'à notre époque culturelle, la première moitié du premier tiers a surtout servi à orienter la conscience vers l'extérieur, à s'éveiller au monde sensible et en même temps à s'éveiller vers l'intérieur dans le monde rationnel. Cette pensée que nous avons aujourd'hui se distingue de la pensée grecque dans la mesure où la pensée grecque était encore beaucoup plus sentimentale, c'est-à-dire qu'elle était très étroitement liée à quelque chose de sentimental. Aujourd'hui, les deux sont largement séparés, du moins là où nous nous trouvons au niveau de l'évolution. Aujourd'hui, la pensée, le sentiment et la volonté sont trois forces de l'âme fortement séparées, alors qu'elles étaient autrefois davantage liées entre elles, c'est-à-dire que la volonté était beaucoup plus intelligente, sans que nous en soyons conscients, le sentiment était toujours présent d'une certaine manière, plus comme une émotion en arrière-plan. Aujourd'hui, nous pouvons séparer les deux. Il y a un plus et un moins.

Le moins, c'est que la pensée peut devenir très insensible, strictement logique selon des chiffres, des données, des faits, sans compassion pour la nature, pour les autres hommes, mais elle a l'avantage de ne pas se laisser influencer, dans le cas idéal, par ses propres sentiments (sympathies/antipathies), l'approche scientifique, purement objective, ne doit pas se soucier de savoir si les résultats me sont sympathiques ou non. Mais nous avons aussi besoin de cette clarté de pensée pour parvenir à une connaissance spirituelle consciente, c'est la prochaine étape qui nous attend, la tâche de la deuxième moitié du premier tiers de cette époque, qu'il s'agit maintenant de développer, d'avoir une conscience non seulement du monde extérieur sensible, mais aussi du monde spirituel. Très concrètement, c'est-à-dire la rencontre spirituelle avec des entités spirituelles.

Cela commence par apprendre à se vivre consciemment en tant qu'entité spirituelle, à ne pas se contenter de spéculer philosophiquement sur ce que pourrait être l'esprit de l'homme, mais à parvenir à une expérience spirituelle très concrète de notre propre MOI. Cela se prépare par étapes au cours de la vie humaine. Au cours de la troisième année de vie, l'enfant se dit pour la première fois "je". Si l'on vit ce moment consciemment, c'est une expérience très étonnante de se saisir consciemment en tant que "je", le fait d'être quelque chose de tout à fait autonome. Cette impulsion se répète par étapes. A 21 ans, il s'agit encore d'un éveil particulier ; avec l'âge, cette conscience du moi peut encore s'accroître fortement. R. Steiner a fait une expérience décisive du MOI vers l'âge de 18 ans, dont il a parlé à un ami. C'est ce que nous voulons explorer.

Pour l'introduction : lire le chapitre sur Sardes, car il contient tous les points qui nous concernent aujourd'hui. Il est abordé très clairement, bien qu'il s'agisse d'une époque culturelle qui, pour Jean, se situe dans le futur. Les évolutions ne se déroulent pas sans règles, au hasard, mais il y a un système derrière. Ce n'est pas exactement prédestiné, mais il y a une direction de développement. Les événements initiaux sont liés aux événements ultérieurs par une loi. Ce qui se reflète très tôt au début, que ce soit dans le développement de l'humanité ou dans le développement individuel, c'est-à-dire ce qui concerne l'enfant dans les premières années de sa vie, se reflète ensuite à la fin de sa vie. L'expérience du MOI en tant qu'enfant de trois ans peut se densifier fortement vers la fin de la vie. Chez l'enfant, elle se produit pratiquement d'elle-même, l'enfant ne peut pas la provoquer consciemment, à un âge plus avancé, on peut la provoquer consciemment, nous nous dirigeons toute notre vie vers ce moment, l'expérience du moi la plus forte, la plus consciente, l'expérience du moi la plus éveillée est le moment de la mort en vérité. Notre corporéité ne nous aide certes pas à accéder au MOI, mais à la conscience du MOI, notre conscience du MOI que nous avons en Éden, nous ne l'avons qu'à travers nos enveloppes corporelles, 1) physique, 2) éthérée (corps vital, forces vitales), 3) astrale = corps astral, le support de l'âme. Notre conscience s'éveille justement au fait que nous tuons les enveloppes corporelles, ce sont les impulsions de mort qui nous conduisent à la conscience. C'est ce qui explique que la mort survienne en fin de compte. C'est une conséquence de ces pulsions. Il semble donc logique que lors du plus grand processus de mort, la plus grande impulsion de conscience soit là. Elle est si forte que nous emportons cette impulsion avec nous, tout le temps que nous traversons la vie entre la mort et la nouvelle naissance. C'est de là que vient cette lumière de la conscience. Le fait est qu'à un moment donné, nous devons être capables de maintenir cette lumière de conscience dans l'esprit sans avoir à repasser par une incarnation terrestre. C'est le processus d'apprentissage que nous traversons au cours de notre évolution terrestre. C'est pourquoi l'Apocalypse a beaucoup à voir avec le fait de montrer les étapes, les niveaux, jusqu'à ce que nous soyons prêts à atteindre cette conscience du MOI que nous avons acquise à l'aide de nos enveloppes corporelles, que nous puissions y parvenir sans ces enveloppes corporelles, c'est-à-dire que le MOI en lui-même puisse prendre conscience de lui-même. C'est la grande difficulté. 

"Écris à l'ange de l'église de Sardes : "C'est celui qui a autorité sur les sept esprits créateurs divins et sur les sept étoiles qui vous parle. Je vois clair dans tes actions. Tu as le nom d'un être vivant, mais tu es mort. Efforce-toi de t'éveiller dans ta conscience et de saisir ce qui est encore vivant dans ton âme, afin qu'il ne meure pas lui aussi. Je ne peux pas te confirmer que ce que tu fais a une pleine réalité devant la face divine. Ravive en toi le souvenir de tout ce que tu as reçu et entendu des mondes spirituels. Cultive-le en toi et transforme ton esprit. Si tu ne t'éveilles pas à une conscience plus élevée, je viendrai comme un voleur. Tu ne sauras pas à quelle heure je viendrai sur toi. Cependant, tu as à Sardes quelques noms qui n'ont pas taché leurs robes. Vêtus de blanc, ils suivront mes sentiers. Ils en sont dignes. Celui qui vaincra sera pareillement revêtu de robes blanches, et je n'effacerai pas son nom du livre de vie. Je confesserai son nom devant la face de mon Père et devant ses anges. Que celui qui a des oreilles entende ce que l'Esprit dit aux Églises". 

La dernière phrase : elle n'exprime rien d'autre que le fait que le texte de cette révélation de Jean est tiré de la Inspiration de l'esprit. Il ne s'agit pas de l'ouïe extérieure, il ne s'agit pas des oreilles extérieures, mais des organes de perception spirituels, par lesquels se révèle à nous, comme dans un langage compréhensible, ce que nous voyons spirituellement. La vision spirituelle = l'imagination = une sorte de vécu imagé au sens figuré, non sensuel, donc pas tout à fait comparable aux images de rêve, car il y a aussi des restes sensoriels, mais une image vécue purement psychique, donc tissée de forces de sympathie/antipathie, de liens avec des entités spirituelles et de repli sur sa propre entité spirituelle. Il s'agit d'un vécu hautement différencié qui ne peut absolument pas être exprimé avec le langage humain que nous avons actuellement, à moins de le traduire en images sensorielles. C'est pourquoi, lorsque des imaginations sont décrites et que des explications y sont rattachées, on les traduit toujours en images sensorielles.

Aujourd'hui, dans la voyance avancée, elles ne sont pas automatiquement vécues sous forme sensorielle, donc traduites, mais c'était le cas dans l'ancienne voyance, où les imaginations étaient toujours automatiquement traduites en images oniriques semblables aux sens. Si l'on vit encore cela aujourd'hui, et qu'il ne s'agit pas d'une traduction consciente, le risque est grand de succomber à une hallucination. C'est très malsain. C'est pourquoi de nombreuses voies ésotériques et spirituelles modernes, qui permettent d'accéder très rapidement à l'imagination, reposent toujours sur l'excitation d'images semblables à celles des sens, mais c'est aujourd'hui très malsain, certes très séduisant, parce que tu peux arriver à une telle expérience en deux heures d'exercice, il est vrai qu'avec le temps, il devient de nouveau plus difficile d'arriver à de telles expériences, au début pourtant des expériences apparemment impressionnantes. Mais on n'a aucune idée de ce qu'elles signifient, la plupart du temps ce sont déjà des reflets de faits psycho-spirituels, mais des faits qui ne concernent que nous-mêmes, mais qui se reflètent comme un monde extérieur psychique. En réalité, c'est son propre ego que l'on voit, où se trouvent aussi fortement ses propres désirs et besoins psychiques subconscients, donc en tout cas une image très déformée, qui conduit très facilement à l'erreur, surtout si l'on attend des réponses pour son propre chemin de vie, le danger est alors que l'on renforce ainsi son propre ego, mais pas le vrai MOI.

Un chemin de développement spirituel moderne doit entièrement tendre à ce que le MOI prenne le dessus et que nous puissions ainsi considérer l'ego d'un point de vue plus élevé. Cela devient très problématique lorsque l'ego prend ce point de vue, car nous orientons alors l'expérience selon les besoins très terrestres de l'ego, selon le bien-être terrestre. Il n'y a rien à dire contre cela, mais ce n'est pas le but du développement spirituel, nous devons très bien pouvoir vivre le bien-être, la joie et le plaisir dans un sens sens sensoriel, mais l'essentiel est que cela nous dise quelque chose sur le spirituel qui se trouve derrière, mais qui est le véritable, parce que nous pouvons emporter ce spirituel. Nous ne pouvons pas emporter ce que nous vivons ici en termes de sensualité ou d'excitation de l'âme par la sensualité, cela n'a pas de valeur durable.

Qu'est-ce que le spirituel de l'homme ? Qu'est-ce que l'âme de l'homme ? Qu'est-ce que l'âme immortelle de l'homme ? Il n'est en effet pas dit d'emblée que l'âme est quelque chose d'immortel et qu'elle est conservée pour l'avenir. Nous ne pouvons vraiment emporter que peu de choses de l'âme ici sur terre. Ce sont toutes des choses pour lesquelles nous pouvons aujourd'hui, grâce à une science de l'esprit très consciente, pénétrer plus profondément dans des questions énigmatiques qui préoccupent les sages et les philosophes depuis longtemps déjà. Du moins depuis l'époque où ils n'avaient plus un savoir certes encore basé sur une ancienne clairvoyance, mais un savoir spirituel issu de ces intuitions, qui n'étaient toutefois pas liées au MOI, mais qui leur étaient offertes. Aujourd'hui, cette connaissance spirituelle ne nous est plus seulement offerte, mais nous devons nous élever jusqu'à cette expérience spirituelle. Nous percevons alors quelque chose qui vient du monde extérieur spirituel, mais nous devons nous élever.

Autrefois, ce spirituel s'abaissait sur nous en contournant le MOI. À l'époque égyptienne, lors de l'initiation égyptienne, le MOI, qui était encore très faible à l'époque, qui n'était pas encore vraiment présent, a été délibérément désactivé, parce qu'il était encore bien trop faible pour pénétrer par ses propres moyens dans le spirituel vraiment supérieur. À l'époque, dans les temps anciens, c'était précisément lorsque je désactivais le MOI que le monde spirituel pouvait se pencher vers moi, pénétrer mon âme et que je pouvais alors acquérir une véritable connaissance spirituelle objective jusqu'à un certain degré, que je pouvais aussi l'amener à une compréhension avec une certaine formation, qu'il y avait aussi une inspiration, et dans certains cas une intuition. Intuition signifie devenir identique aux êtres spirituels dont je fais l'expérience. Devenir un et pourtant ne pas me perdre moi-même, je reviens à moi sans me perdre et l'autre être spirituel continue d'exister. C'est une expérience spirituelle de haut niveau, qui n'est même pas entièrement présente chez Jean. Il y a des prémices. Ce qui était formidable chez Jean, c'était l'inspiration très développée ("que celui qui a des oreilles entende ce que l'Esprit dit aux Églises".). Il veut, par ce qu'il dit, déclencher l'inspiration chez les personnes qui l'écoutent, qui lisent peut-être ses écrits, c'est un livre d'exercices pour arriver à l'inspiration.

Ce que nous recherchons aujourd'hui avec une science de l'esprit consciente, c'est d'une part de s'élever consciemment, par sa propre activité, vers une conscience libre de toute sensualité, et d'autre part de s'ouvrir à l'autre. Imagination c'est-à-dire à une perception spirituelle aussi concrète mais différente de la perception sensorielle dans le domaine psycho-spirituel, et la deuxième chose qui doit absolument s'y ajouter, la Inspirationqui nous permet d'interpréter cette image et de l'expliquer. R. Steiner parle souvent du fait qu'il s'agit de "la capacité de lire les écritures de l'esprit" Il veut dire par là que l'on peut aussi concevoir l'inspiration comme le fait que j'apprenne à lire dans les images que j'ai vues par imagination ce qu'elles signifient, en particulier si je les regarde sous certains angles. On peut en effet regarder les imaginations sous de très nombreux angles différents et en tirer des interprétations très variées, qui sont en réalité toutes liées entre elles, mais dans chaque situation particulière, seule une interprétation particulière est alors vraiment valable. Cela explique pourquoi R. Steiner décrit parfois très souvent des choses d'une certaine manière dans une conférence et d'une autre manière dans une autre conférence, bien que la même imagination, le même symbole soit à l'origine. C'est également le cas pour l'Apocalypse de Jean.

Lorsque nous parlons des 7 églises dans lesquelles se reflètent les 7 époques culturelles, c'est un point de vue possible. Mais on peut au fond appliquer les 7 étapes à tous les processus de développement, car tous les processus de développement se déroulent en 7 étapes. Le chiffre sept est quelque chose de tout à fait caractéristique du développement temporel, avec la quatrième étape comme centre autour duquel tout se reflète, la première se reflète dans la septième, la deuxième se reflète dans la sixième, la troisième dans la cinquième, la quatrième étape est le centre autour duquel tout tourne, exactement le point où nous nous trouvons. L'instant, le moment présent, qui est en fait insaisissable, n'existe pas du tout, car à peine est-il là qu'il disparaît aussitôt. C'est là que le passé et l'avenir s'entrechoquent, le passé que nous laissons derrière nous, le futur qui est encore devant nous. C'est là que se situe le point décisif. C'est aussi le point où notre MOI prend conscience de lui-même. Cela aussi serait un aspect, voir comment nos possibilités d'évolution futures se reflètent dans ce que nous sommes déjà devenus, et c'est à ce moment-là que notre conscience du MOI émerge. À partir de ce que nous avons déjà créé, déposé, laissé derrière nous et dans ce que nous ne soupçonnons pas encore, mais qui nous vient de l'avenir en termes de possibilités, mais qui sont aussi à l'intérieur de notre MOI. Nous sommes toujours le point d'intersection, la ligne d'intersection entre le passé et l'avenir. Il en va de même pour tous les processus de développement, tout ce qui se passe en ce moment est toujours le point d'intersection entre ce qui est déjà devenu et ce qui peut encore devenir. C'est toujours un large éventail de possibilités, dans lequel nous choisissons.

Si nous voulons aujourd'hui développer notre conscience du moi dans l'âme consciente, il s'agit en particulier de notre conscience du moi, qui est le centre de l'ensemble, nous devons d'une part voir ce que nous avons déjà mis de côté, laissé derrière nous, c'est le passé, mais où va l'avenir ? Celui-ci ne peut en effet pas être déduit du passé, mais doit être recréé à chaque instant. À chaque instant. C'est l'essence même du MOI humain, qui se recrée à chaque instant, à chaque moment intemporel. Le MOI est quelque chose de spirituel, c'est le spirituel par excellence, on ne peut donc même pas dire qu'il existe, comme les objets existent, comme les forces éthériques existent, ou les forces de l'âme, mais il n'EST pas, il DEVIENT constant, avant qu'il ne devienne quelque chose de solide, il s'est déjà évanoui, il y a toujours un nouveau devenir dedans. D'où cette belle image que les alchimistes aimaient utiliser : le phénix qui renaît de ses propres cendres, il y a quelque chose qui naît des scories, des cendres qui restent, qui s'élève en feu, ce feu est cet éclair spirituel, le moment où le phénix se consume à nouveau dans le feu, comme un éclair, une brûlure pour un moment (pas une période), dans ce moment intemporel, On pourrait dire que l'oiseau est l'âme que nous construisons autour du MOI, puis il rayonne à nouveau, le MOI dissout le tout, puis il se renouvelle à nouveau, continue sans fin. 

Dans notre vie psychique, nous faisons la même chose, l'âme, la forme de l'âme est aussi renouvelée, mais de telle sorte qu'elle est toujours renouvelée et développée dans la forme qu'elle a acquise, c'est ce qui constitue notre psychique, notre véritable psychique. Au centre se trouve le MOI, qui n'est pas vraiment, mais qui ne fait que devenir, ce MOI construit un psychisme qui est aussi constamment en mouvement, comme cet oiseau phénix est créé et se désintègre à nouveau, tout au long de notre vie. En fait, cette image du phénix décrit notre âme-esprit, tel que nous l'avons pendant notre vie terrestre, c'est exactement ce qui se passe sans cesse. Nous nous trouvons maintenant à la limite où l'activité mentale que nous avons héritée de l'époque gréco-latine ne peut en principe pas nous accompagner. La pensée intellectuelle que nous avons acquise à l'époque gréco-latine est certes née d'une ancienne clairvoyance, elle en est le dernier vestige, mais elle a fini par mourir dans la logique abstraite. Dans quelque chose qui n'est plus qu'un simulacre. Au début de la philosophie grecque, des forces spirituelles réelles entraient encore en jeu, maintenant, ce qu'est l'intellect actuel n'est plus qu'un pur reflet. Un dernier reflet de quelque chose de passé. Le passé se reflète toujours dans la pensée de l'intellect, c'est-à-dire que cette pensée de l'intellect ne peut pas être créative, ne peut pas être fondamentalement créative. Si, Dieu merci, l'activité scientifique donne parfois lieu à quelque chose de créatif, ce qui est d'ailleurs assez rare, c'est parce que quelque chose d'autre y intervient. Il y a un élément qui n'est pas dérivé de la raison, mais qui impulse quelque chose de nouveau. Celui-ci est alors à nouveau traité par l'esprit. On peut ensuite consigner ce traitement dans des bases de données, mais on ne peut pas saisir le moment créatif lui-même. Derrière chaque découverte scientifique se cache une expérience mentale, mais qui reste généralement inconsciente pour le chercheur, une imagination liée à une légère inspiration, car sinon il ne pourrait pas saisir la signification de l'image qu'il a peut-être vécue inconsciemment.

On peut trouver cela chez tous les grands chercheurs, ce sont toujours des impulsions inconscientes qui ont été décisives, elles traversent la vie et deviennent de plus en plus fortes. Une imagination passe et repasse à certaines époques de la vie et commence à se clarifier de plus en plus. La rumination extérieure joue un rôle, les pensées tournent en rond, puis inconsciemment ou tout au plus consciemment en rêve, cette expérience se reproduit et l'inspiration revient, ce qui l'aide à orienter son esprit dans une direction correcte et à pouvoir la décrire extérieurement. Les scories qui restent sont les concepts de l'esprit, qui se trouvent dans les bibliothèques et les banques de données. C'était le cas d'Isaac Newton. Einstein n'était pas un grand mathématicien à l'école, mathématiquement il était juste moyen, puis le couronnement de l'œuvre de sa vie, la théorie de la relativité générale, l'idée de base était d'Einstein, née d'une expérience presque onirique, la transposition dans la formule était le travail de l'os, le travail de l'esprit, mais l'imagination l'a guidé, c'est ce qui a manqué à David Hilpert, une image. Enfant, Einstein s'imaginait déjà : "Qu'est-ce que ça fait de chevaucher un rayon de lumière ? Cette image l'a poursuivi toute sa vie. C'est de là qu'est née la théorie de la relativité restreinte, ainsi que le travail sur l'effet photoélectrique, dans lequel il a démontré la nature quantique de la lumière, la lumière ne rayonne pas simplement devant elle, c'est une impulsion de lumière. En fait, ce sont des éclairs de lumière.

La lumière a quelque chose d'essentiel, il n'en était pas conscient, chaque rayon de lumière est en réalité une individualité spirituelle, c'est aussi cela, mais Einstein ne se doutait pas de cela, le cosmos et l'ordre merveilleux étaient pour lui identiques à Dieu, la sagesse du cosmos est pour lui le divin. La théorie était hautement abstraite, mais une impulsion spirituelle était là, elle est née d'une impulsion spirituelle, la formule est ce qui est mort, les scories. Mais les physiciens ne peuvent pas la développer aujourd'hui, ils ont échoué, il y a de nombreuses hypothèses sur la manière de continuer, mais il n'y a rien de tangible. Pour cela, il faudrait une nouvelle impulsion intellectuelle, nous l'attendons encore. La physique est sur le point de dissoudre l'ancienne vision matérialiste du monde, pour la physique c'est clair, la matière telle qu'on l'a imaginée n'existe pas, même les éléments de base de la matière, les particules élémentaires n'existent pas, il n'y a que des phénomènes qui apparaissent, je peux les mesurer, les photographier, des traces que les phénomènes laissent derrière eux, mais ce ne sont que des effets qui restent, qui suivent certaines lois.

Ces effets sont en réalité quelque chose qui vient du spirituel, en partie aussi de l'ahrimanien, qui apparaît comme le physique, là ces effets sont figés. Mais ce sont des illusions. La réalité, ce sont les effets, c'est-à-dire les forces spirituelles qui se cachent derrière. Même dans la recherche extérieure, qui est aujourd'hui au centre de notre ère de l'âme consciente, il n'y a pas de progrès sans impulsions spirituelles, sans perceptions spirituelles subconscientes ou semi-conscientes. C'est pourquoi les naturalistes qui sont à la pointe de la recherche sont prédestinés à s'approcher du spirituel. C'est un chemin qui doit être poursuivi, de sorte qu'au cours des prochaines décennies et des prochains siècles, les chercheurs deviennent conscients de ces impulsions spirituelles. Ils seront alors directement plongés dans le spirituel. Ils reconnaîtront alors que c'est là qu'il faut chercher la réalité et non dans ce qui reste comme scories extérieures. Il est bon de décrire les lois, nous les trouvons dans le monde extérieur. Mais les lois sont les scories, sont les cendres du phénix et non l'être spirituel qui ressuscite.

A notre époque, il s'agit surtout de faire en sorte que notre pensée devienne totalement différente, qu'elle s'éloigne de ce qui est mort, il ne faut pas la perdre complètement, elle peut rester là en tant que capacité, nous en avons besoin. Mais en plus, une pensée vivante et créative, qui puise dans la réalité, dans le monde spirituel, qui puise consciemment, ce que les grands chercheurs font inconsciemment, le faire consciemment, alors j'arrive à des rencontres spirituelles. Wolfgang Pauli, physicien du 20e siècle, dans le domaine de la théorie quantique, l'impulsion est venue d'Einstein, qui plus tard a totalement rejeté la théorie quantique, parce qu'il a clarifié que la lumière vient comme une particule de lumière, comme une impulsion, en fait comme un être de lumière. Max Planck a introduit pour la première fois les quanta de lumière au 19e siècle, en tant que principe de calcul, il n'a jamais pensé que cela pouvait être une réalité, mais Einstein a prouvé qu'il n'y avait pas seulement une réalité physique, mais aussi une réalité spirituelle derrière. Pauli était un physicien quantique, il a contribué à ce que nous comprenions aujourd'hui comment les éléments chimiques sont constitués, cela est lié à la construction atomique, mais en vérité les atomes ne sont pas non plus des objets mais des effets, dans ces effets il y a des lois que Pauli a reconnues. C'est le principe de Pauli. C'était un homme très orienté vers l'intellect, mais qui avait en arrière-plan des imaginations, qui sont sorties de plus en plus fortement au cours de sa vie et sont devenues de plus en plus conscientes. Il disait "Je suis baptisé anti-métaphysique", "Je suis un homme qui pense rationnellement".Mais il avait aussi ces imaginations qui devenaient de plus en plus fortes, c'était un physicien absolument théorique, les expériences ne l'intéressaient pas. Seul le calcul l'intéressait. Il était autrichien, mort en 1958, né en 1900, date intéressante parce que c'est là que commence l'activité de conférencier en sciences humaines de R. Steiner.
 
1900 marque le début d'une nouvelle ère de lumière. Le Kali-Yuga est terminé, pendant cette période, la connaissance de l'esprit, la capacité de perception spirituelle a été essentiellement effacée, il y a eu des restes qui ont continué à agir, mais pour la plupart des gens, cela a été effacé afin que l'homme puisse développer ses propres capacités psychiques. Le Kali-Yuga commence peu avant l'époque égypto-chaldienne, commence selon R. Steiner exactement en 3201 avant J.-C., à cette époque, en l'espace de quelques semaines, la clairvoyance des hommes s'est éteinte dans une grande partie de l'humanité, la constitution de la conscience de l'humanité a été brusquement modifiée. Jusqu'à cette date, les éléments psychiques de l'être humain (le psychisme) étaient déjà préformés et, d'une certaine manière, en fonction, mais le véritable développement ne commence qu'à l'époque égypto-chaldéenne, qui débute 200 à 300 ans après 3200. Cette occultation de la clairvoyance était une condition préalable au développement de ce que nous appelons aujourd'hui notre psychisme. Ce développement de l'âme est lié à notre MOI, le MOI y devient lentement de plus en plus actif. Le développement de l'âme commence de telle sorte que cet espace de l'âme est tout d'abord terne, mais qu'il est éclairé par les éclairs spirituels du MOI, qui sont de plus en plus fréquents et qui modifient cet espace intérieur, comme un espace intérieur sombre dans l'homme, qui commence à s'éclairer de l'intérieur par des éclairs, et en même temps la confrontation plus éveillée avec le monde extérieur se produit, cela s'est déjà annoncé à l'époque urperse, maintenant à l'époque égyptienne, cela devient plus clair, le monde extérieur sensuel entre de plus en plus clairement de l'extérieur. À l'époque précédente, il y avait une expérience sensorielle consciente, les organes existaient bien sûr déjà depuis longtemps, mais le fait que l'on puisse faire l'expérience d'un monde extérieur à l'aide de ces organes est lié au fait que l'on fait d'abord l'expérience d'un monde intérieur, qui est d'abord encore très sombre, ce qui commence vraiment chez les Égyptiens. Chez les Perses, c'est encore tout à fait différent, ils vivent le monde extérieur différemment, la religion de la lumière et des ténèbres vient de cette époque des Perses, l'opposition de l'orme lumineux avec l'ahrimane sombre, cela a eu pour conséquence qu'ils commencent à vivre un monde extérieur, Mais ils vivent le monde extérieur comme une opposition entre la lumière et les ténèbres, la première chose qu'ils vivent est la lumière claire du soleil pendant le jour et le ciel nocturne obscur avec les étoiles, c'est la première expérience des Perses, à travers le reste du monde extérieur sensuel, ils sont passés tout aussi instinctivement que les hommes avant. 

Il y avait des gens avant, le Homo habilis utilisait des outils, la première utilisation d'outils remonte à environ 3 millions d'années, ils pouvaient s'en servir habilement sans que leur conscience ne les distingue en tant qu'êtres du monde extérieur. Il a pris une pierre, mais l'expérience était totalement différente de celle des hommes ultérieurs, il avait une vie spirituelle riche, mais ce n'était pas une vie intérieure. C'était une vie dans l'imaginaire. Il faisait partie d'un monde imaginaire, dans son âme, il faisait partie du monde de l'âme, ce qu'il vivait en tant qu'esprit, c'était les entités spirituelles qui l'entouraient. Il ne s'est pas senti lui-même comme un MOI, il a fusionné avec la conscience de ces entités spirituelles autour de lui, remplissage d'esprit, semblable à la conscience des entités angéliques actuelles, sa conscience était remplie par ce qui est au-dessus de lui en termes de spiritualité, pas de distinction spatiale entre l'intérieur et l'extérieur. Rien de tel.

Cela dure longtemps, jusqu'à ce qu'à l'époque urpersienne commence l'expérience, le jour clair, le soleil, le soleil comme centre de ce qui rayonne et l'ombre au sol comme opposition et dans la nuit, un ciel noir profond, où il y a cependant aussi des points de lumière. Le jour, c'est Ormut qui illumine tout, la nuit, c'est le ténébreux Ahriman qui est tout autour.  Quand on vit ce ciel sombre, il faut s'imaginer qu'il n'y avait pas encore de lumière électrique, il y avait certes le feu, mais aucune autre lumière artificielle. Où les nuits étaient si sombres qu'on ne voyait pas où le ciel se fondait dans la terre. C'est un. Peter, 22 ans, et son épouse en Crète, dans les montagnes d'Ida, dans l'obscurité totale, où s'arrête le ciel, où commence la terre ? Projecteurs éteints, noir total, le ciel, le sol, aucune montagne visible, seulement les étoiles, grandes comme des roues de feu. L'image de la nuit étoilée de Van Gogh, dans le désert, on peut très bien le vivre.

Lors du passage de l'époque perse à l'époque égyptienne, c'est maintenant que commence une toute autre expérience de l'âme, une expérience intérieure, c'est d'abord très sombre à l'intérieur, ça clignote de temps en temps, il y a quelque chose en moi, je vis quelque chose, je ne sais pas ce que c'est, aucune idée encore. En contrepartie, le monde des sens apparaît, pas seulement en noir et blanc, mais aussi lentement en couleurs, en nuances. Au début de l'ère primitive, vers le 6e millénaire avant J.-C., cela commence ainsi et avec le temps, on commence à vivre le monde avec des contours plus marqués, mais en noir et blanc, en nuances de gris, pas en couleurs. L'homme avait à l'époque la capacité de percevoir consciemment les couleurs, mais pas encore de manière prononcée. Si l'on regarde l'évolution, les poissons et les lamproies semblables aux poissons, pentachromates, c'est-à-dire qu'ils ont 5 cellules sensorielles différentes sensibles aux couleurs sur la rétine, qui les aident à percevoir le monde lumineux de manière très différenciée. Au fur et à mesure de l'évolution, le nombre de récepteurs différents diminue, chez les vertébrés, les reptiles, les amphibiens jusqu'aux dinosaures, il y a des suppositions, c'étaient des tétrachromates, donc 4 récepteurs de couleurs différents, puis on passe aux mammifères modernes, ils ne sont presque tous que des bichromates (deux récepteurs de couleurs), très mauvaise orientation des couleurs, ils s'orientent vers le clair/obscur, ce n'est que chez l'homme que réapparaît lentement un récepteur de couleurs supplémentaire, nous sommes donc des trichromates. Exception chez les femmes, qui peuvent parfois être tétrachromates, néanmoins pas d'avantages essentiels, car les informations ne peuvent pas être transmises séparément à la conscience.

Nous, les humains, sommes des trichromates, c'est-à-dire que nous sommes prédestinés à une certaine vision des couleurs. Cela commence par une vision en noir et blanc, puis se transforme en une vision des couleurs, même les Grecs avaient une certaine cécité bleue, ils étaient plus sensibles aux tons rouges/jaunes/verts, mais pas aux tons bleus, par exemple la couleur pourpre, rouge-violet, n'était pour les Grecs que cette "splendeur", mais pas en tant que couleur, cygnes blancs = "purpureus", ce n'est pas la couleur qui joue un rôle dans l'attribution du nom, mais l'effet de splendeur qui en découle. Les Egyptiens avaient probablement une légère sensibilité pour les tons bleus que les Grecs n'avaient pas, c'est divergent, ne va pas toujours aussi systématiquement. Mais il apparaît de vivre le monde en couleurs, mais seulement à l'époque égyptienne. Maintenant, les couleurs viennent s'ajouter aux contours dans la conscience, les couleurs viennent s'ajouter aux nuances de gris que les Perses ont vécues dans la conscience.

En arrière-plan, il y a toujours quelque chose en moi, mais c'est encore sombre. C'est là que commence la distinction entre le monde intérieur et le monde extérieur. C'est avec ce monde intérieur que commence l'âme au sens propre du terme. Auparavant, il s'agit de l'âme et du corps, une conscience y est liée, elle est à l'intérieur du corps astral, mais ce n'est pas encore ce qui est vraiment psychique. Pas cette délimitation comme monde intérieur propre. L'âme que j'ai vécue auparavant quelque part dans le monde extérieur, maintenant il y a quelque chose en moi. Un petit monde de l'âme est là, en moi. En contrepartie, le monde extérieur s'éveille également. Le monde extérieur devient plus coloré. Le monde intérieur et le monde extérieur se conditionnent mutuellement. C'est très important pour l'époque actuelle, car l'époque égyptienne se reflète dans la nôtre. Nous avons aujourd'hui la tâche d'élever cela à un autre niveau. La quatrième étape, l'époque gréco-latine, constitue le centre, tout le reste s'y reflète. La troisième époque égyptienne se reflète dans notre cinquième époque, c'est-à-dire que nous avons à traiter une partie de ce qui a commencé chez les Égyptiens. Chez les Égyptiens, le véritable développement de l'âme a commencé avec ce que l'on appelle l'âme sensible. L'âme de sensation est ce qui nous donne d'une part la conscience d'un monde extérieur sensuel et d'autre part celle d'un monde intérieur sourd. De ce monde intérieur terne, les émotions commencent lentement à s'élever, les sentiments sont déjà quelque chose d'ennobli, quelque chose s'élève, c'est encore très sombre à l'époque égyptienne. Aujourd'hui, elles sont exubérantes, elles étaient certainement aussi exubérantes et indomptées à l'époque, parce qu'on ne pouvait pas les saisir consciemment. La tâche d'apprivoiser les émotions, et non de les tuer, est justement une tâche essentielle de notre époque.

À l'époque égyptienne, il s'agit d'éliminer ces émotions, c'est-à-dire ces forces astrales aveugles qui sortent, qui sont des désirs, qui proviennent de l'instinct, elles ont un rapport avec les besoins vitaux immédiats, l'instinct de croissance, l'instinct de reproduction, à l'origine quelque chose de très pur, nous parlons aussi d'un instinct pour la plante, une expression de l'activité vitale, à partir du moment où elle commence à jouer dans l'âme, elle commence à éprouver du plaisir ou de la souffrance. Plaisir lorsqu'elle peut s'épanouir, souffrance lorsqu'elle est entravée. Et c'est surtout le désir de vivre davantage de plaisir qui se développe dans l'astral. À l'époque égyptienne, on était conscient qu'il fallait apprivoiser cela, mais surtout le combattre.
 
C'est de cette époque que date le culte du taureau. La culture égyptienne était placée sous le signe du taureau. Des forces de taureau qui sortent des profondeurs. Mais les pulsions doivent être contenues, peut-être même combattues, tuées, parce qu'elles créent un niveau obscur à l'intérieur, tout reste sourd, ce qui est concupiscent est en réalité sourd. Lorsqu'un homme est entièrement mû par ses désirs, c'est qu'il n'est pas tout à fait éveillé à lui-même, c'est que quelque chose le pousse. Sa conscience n'est alors pas vraiment claire. La corrida en Espagne est le dernier reste, vaincre le taureau = vaincre ses propres pulsions. En Crète, les Mänoer : Jeux taurins, l'initié devait se balancer de manière élégante au-dessus des cornes du taureau, tous n'ont pas survécu, mais dans l'initiation égyptienne, c'était aussi souvent le cas, là aussi une partie non négligeable des initiés a péri lors des épreuves, des épreuves qui posaient les exigences physiques les plus dures, augmentant consciemment et progressivement l'élève initié vers un danger de mort, jusqu'à ce que la grande initiation arrive et le plonge pendant 3,5 jours dans un sommeil semblable à la mort. Là, il y a vraiment un relâchement de l'esprit/de l'âme, voire des forces vitales, de sorte qu'un aperçu onirique du monde au-delà de la mort devient possible. À l'époque, cela n'était possible que si l'on amenait les personnes à initier au bord de la mort.
Ces méthodes ne sont plus adaptées aujourd'hui, tout ce qui va dans ce sens est aujourd'hui complètement raté. Les drogues, par exemple, agissent également dans ce sens. Une certaine modération découlant de la décision du MOI est absolument bonne, mais un ascétisme exagéré, par exemple s'affamer pour se développer spirituellement, est aujourd'hui tout à fait nuisible. Physiquement, c'est de toute façon néfaste, et pour le développement spirituel, cela mène dans la mauvaise direction. Qu'est-ce qui est éveillé par un ascétisme excessif ? On ne tue pas les désirs, on les éveille. Extérieurement, on les réprime, mais en réalité on les pousse vers le bas. C'est là qu'ils se développent. Même si l'ascète parvient à les réprimer pendant toute une vie. Elles poussent en sous-sol. Il exerce sa force pour les contenir. Mais c'est dans la clandestinité que se développent les "bombes atomiques".

Aujourd'hui, il ne s'agit pas de réprimer les forces pulsionnelles, mais de les transformer, c'est-à-dire de les affronter, non pas par un défi physique, comme à l'époque égyptienne, mais maintenant dans le domaine purement spirituel. Avoir le courage de regarder toujours plus bas, ce qui sommeille là. Nous n'avons aujourd'hui aucune idée de ce qui sommeille sous le seuil de la conscience chez chaque être humain (à l'exception des très grands initiés qui sont déjà passés par là). C'est pourquoi R. Steiner dit justement pour notre époque : il n'y a pas d'homme sur terre, à l'exception de quelques initiés, qui ne puisse être capable des actes les plus abominables. Chacun peut être en surface, dans sa vie privée bourgeoise, un homme cultivé et respecté, mais dans certaines circonstances, les forces pulsionnelles obscures s'infiltrent par le bas et ne peuvent pas être maîtrisées. Il est à leur merci, impuissant.

Seule une activité consciente à partir de son propre MOI peut aider, c'est la tâche d'aujourd'hui. S'opposer consciemment à ces forces. C'est là qu'il faut commencer à détourner le regard de la simple conscience du monde extérieur, ce qui a commencé chez les Égyptiens, pour diriger aussi la conscience vers le monde intérieur psychique et spirituel, c'est la première chose à faire, et se confronter aussi aux impulsions obscures et puissantes qui y sommeillent. Obscures parce qu'elles se trouvent en dessous du seuil de la conscience, nous n'en sommes pas encore pleinement conscients, c'est pourquoi nous ne les avons pas sous notre contrôle. Nous appelons lumineux, spirituel, ce que nous avons consciemment en main avec la force du MOI, où le MOI émet ses éclairs de lumière et illumine le monde de l'âme, d'abord dans notre monde de l'âme, puis le monde de l'âme à l'extérieur, qui existe aussi.

Il est important aujourd'hui de s'y plonger plus profondément avec conscience, car si nous ne le faisons pas, même la conscience spirituelle qui s'éveille pour le monde extérieur psychique et spirituel n'est pas à l'abri que ces impulsions inconscientes en nous s'y mêlent et déforment complètement toute l'image. Avant d'obtenir une image claire du monde spirituel sur et autour de nous, nous devons donc obtenir une image claire de notre propre constitution psychique et spirituelle, c'est-à-dire de tout ce qui se trame en nous. L'astral est au fond ce qui n'est pas encore domestiqué et qui deviendra plus tard, comme première étape, quelque chose de psychique, puis quelque chose d'encore plus élevé. La première étape, ce sont ces forces obscures, ces forces animales, ou même supra-animales, parce qu'elles sont plus fortes que les forces qui sont à l'intérieur chez les animaux, elles sont liées chez nous, mais elles sont là, le potentiel est plus fort que la pire des bêtes extérieures, le lion dans sa cupidité n'est rien à côté de l'homme dans sa cupidité, quand les forces les plus profondes sortent. C'est pourquoi l'homme est potentiellement la bête la plus dangereuse.

Nous sommes aujourd'hui à l'époque où nous devons consciemment maîtriser cela, c'est là que cela commence à devenir dangereux, car jusqu'à présent, des puissances spirituelles supérieures ont aidé à maintenir ces forces en bas. Nous avons eu beaucoup d'aide pour ne pas atteindre ces forces prématurément. Cette aide sous l'ancienne forme diminue, mais elle est là sous une forme supérieure aujourd'hui, parce que la force du Christ agit dans notre MOI. La même puissance du MOI, cela se trouve en nous. C'est la seule force qui peut non seulement réprimer ces forces d'en bas, c'est-à-dire les pousser sous le seuil de la conscience, mais les transformer. Cette impulsion a commencé avec la vie terrestre du Christ, et depuis lors, il est possible que nous, les hommes, puissions y travailler. De manière générale, le monde spirituel peut travailler sur ces forces.

Car cette astralité corrompue est liée à l'action des adversaires. Ils génèrent ces faux désirs. Lucifer y joue un rôle, mais aussi Ahriman en arrière-plan. Ce type de forces n'existe pas dans le monde spirituel supérieur. Les forces astrales en elles-mêmes sont des forces élevées, pleines de sagesse, est lié à l'ordre merveilleux du monde des étoiles, à la sagesse cosmique, des milliards d'étoiles là-bas, toutes des colonies d'entités spirituelles. La grande majorité de ces étoiles ont probablement aussi des planètes. Chaque planète est la demeure d'entités spirituelles. Le cosmos est si grand. Tout cela a été produit par l'activité du Christ. Il est l'architecte du monde, le Vishva Karman. Le Père plane en arrière-plan. Nous sommes reliés à l'ensemble du monde cosmique et les forces de l'âme qui agissent dans tout ce cosmos agissent aussi dans notre corps astral, mais en étant faussées par les adversaires. Lucifer s'attaque particulièrement au corps astral, Ahriman particulièrement au corps éthérique, les deux agissent ensemble en combinaison, avec des dommages jusque dans le corps physique, des forces de destruction agissent jusque dans le corps physique, mais qui en même temps nous donnent la possibilité de développer notre petite conscience du JE.

C'est justement en détruisant notre corps pendant la vie et en permettant cela à la divinité, car l'homme, après une très longue histoire de la création qui ne comprend pas seulement l'évolution de la terre mais aussi trois étapes planétaires, en est maintenant arrivé au point où notre corps humain actuel culmine, dans lequel un MOI humain peut prendre conscience de son moi en toute liberté, mais la divinité permet, pour que nous puissions acquérir cette conscience du MOI, que nous détruisions notre corps pendant la courte vie terrestre. Cela commence très tôt, au début les forces de construction prédominent encore, mais les forces de dégradation sont aussi là, la mort est déjà dans le berceau, ou même avant, et se poursuit jusqu'à la fin de la vie, mais c'est ainsi que nous développons notre conscience du MOI. C'est à partir de là que nous devons commencer aujourd'hui, ces forces astrales inférieures qui sont aussi puissantes que cette astralité à l'extérieur, nous avons à notre disposition en nous toutes les forces qui sont aussi à l'extérieur, le microcosme, le petit monde en nous, est le même potentiel de forces, nous pouvons utiliser ces forces individuellement.

Le microcosme est l'espace intérieur que les Égyptiens ont commencé à expérimenter pour la première fois. Le cosmos, avant qu'il n'y ait quoi que ce soit à l'intérieur. Le cosmos en tant qu'espace vide correspond à l'histoire de la création telle qu'elle est décrite par les kabbalistes. La divinité libère un espace dans lequel la création peut se déployer. Ensuite, une étincelle spirituelle s'insinue dans cet espace vide. Cet espace vide commence à se remplir d'énormes forces motrices, des impulsions spirituelles s'y engouffrent sans cesse et commencent à y mettre de l'ordre, elles domptent les forces motrices et la création en sort. Or, c'est exactement la même chose qui se produit dans le développement psychique. R. Steiner décrit très clairement dans ses conférences sur l'histoire de la création que le premier chapitre de la Genèse, l'œuvre des six jours, ne se déroule pas à l'extérieur, il se déroule à l'intérieur, il se déroule purement dans le monde de l'âme, dans le monde astral, mais en grand. Lorsque nous développons notre âme, cela se passe à l'intérieur de nous, il y a d'abord le vide obscur en nous, l'espace intérieur de l'âme, quelque chose y entre depuis notre MOI, il y a des éclairs, des éclairs éclairent et commencent à créer.

Le spirituel est le MOI. Le spirituel est toujours composé d'entités spirituelles individuelles. Il y a toujours quelque chose de l'ordre du principe du MOI. Chaque pensée est une entité spirituelle, chaque idée, chaque processus de pensée, je rencontre une entité spirituelle. Chaque pensée que je forme par ma pensée, l'activité spirituelle est la pensée, pas la pensée finie, la pensée est le produit de l'activité spirituelle, mais au fond, il ne se passe rien d'autre que j'ai une rencontre avec une entité spirituelle. Je me connecte complètement avec un être spirituel. C'est à partir de là que je crée la pensée. La pensée est la trace qui en reste dans la conscience après la rencontre. En réalité, la pensée contient déjà l'intuition. Ne faire qu'un avec un être spirituel - pour un instant. Le spirituel se déroule hors du temps, dans l'instant, dans le moment.

Aujourd'hui, nous devons consciemment maîtriser cet aspect de l'âme qui a été corrompu par les adversaires. Transformer, dissoudre le négatif et recréer à la place un astral positif. C'est la première étape, mais cela commence déjà de manière semi-inconsciente lors du développement de l'âme. Nous commençons à former notre propre cosmos intérieur, dans lequel la source de création est notre propre MOI, mais dans lequel nous trouvons des forces de l'âme qui ont d'abord été prises à l'extérieur et que nous transformons maintenant, parce qu'à l'époque égyptienne en tout cas, notre MOI n'était pas encore assez avancé pour créer son propre astral. C'est plutôt toi qui as été pris de l'extérieur, qui as formé le fond obscur, mais le MOI commence lentement à y briller. Le premier fruit est que le monde extérieur est là pour contrer ce monde intérieur, ce microcosme en moi. Âme sensible. Il y a d'une part la perception sensorielle, les sensations sensorielles, qui commencent maintenant à se différencier en couleurs, fortement chez les Égyptiens, chez les Grecs, cela recule apparemment à nouveau, avec la cécité bleue, cela s'obscurcit à nouveau un peu, cela a une raison intéressante, c'est une certaine influence ahrimanienne qui doit y entrer, pour que plus tard la Âme mentale peut être développé là-bas chez les Grecs.
 
Les Grecs doivent continuer à le faire, c'est-à-dire qu'ils doivent lutter contre ces forces de l'âme ou forces astrales corrompues par les adversaires, ils doivent transformer ces forces astrales en leurs propres forces de l'âme. Cela s'exprime extérieurement dans les cultes taurins. À l'époque, il n'était pas encore possible de s'asseoir en méditation et de le faire de manière purement intérieure. Maintenant, c'est la voie qui est nécessaire. Mais en réalité, cela ne commence comme possibilité qu'avec le changement d'époque. C'est alors que commence la possibilité de dissoudre et de transformer ces forces à partir du MOI, et même d'apporter de nouvelles forces de manière créative. Mais revenons à l'âme sensible des Égyptiens.

Ils ont le monde intérieur, dans lequel doit se dérouler une forte lutte, mais comme expérience, ils ont en premier lieu le monde extérieur comme contre-attaque, c'est pourquoi ce qu'ils doivent élaborer intérieurement au niveau de l'âme, ils le font par des activités dans le monde extérieur. Par exemple, les cultes taurins. L'Égyptien ne peut pas s'asseoir dans un coin et méditer de manière à ce que ses forces spirituelles soient en ordre, mais il doit agir à l'extérieur, il a besoin d'une formation extérieure. C'est aussi le moment où les pleureuses apparaissent. Un homme est mort, les pleureuses sanglotent et pleurent pour que cette ambiance dramatique soit présente à l'extérieur, on l'aspire et on l'intériorise. Les hommes ont aspiré l'extérieur dans l'âme et ont ainsi formé l'âme, les cérémonies funéraires sont aujourd'hui encore un reste de cette époque ancienne. La marche funèbre. Nous avons besoin de quelque chose à l'extérieur pour le vivre fortement à l'intérieur. Les Indiens ont cependant toujours célébré la mort comme une libération, avec des robes blanches. Cela n'avait rien de négatif chez les Indiens.

Mais chez nous, la conscience a un certain droit au côté obscur, parce qu'il est nécessaire de favoriser cette conscience éveillée. Nous nous entourons aujourd'hui de toutes sortes de choses ahrimaniennes qui n'existaient pas il y a encore peu de temps. Qu'est-ce que la technique a apporté au monde ? Il n'y a rien de négatif à dire à ce sujet, car c'est une nécessité à notre époque pour développer la conscience. La technique est partout. Elle existe dans cette mesure depuis le 18e - 19e siècle, les machines à vapeur, le développement industriel est ahrimanien, c'est pourquoi on peut quand même l'utiliser, on doit même l'utiliser si on veut être à la hauteur de notre époque. C'est tout ce qui est mort, les scories, parce que là je retourne le regard vers les scories, vers ce qui est mort et qui reste, et non vers le spirituel qui peut s'élever. C'est un aspect de cette impulsion ahrimanienne que nous avons aujourd'hui, qui est précisément nécessaire pour que nous puissions nous élever dans le spirituel. Elle est nécessaire. Nous ne devrions pas souhaiter que l'ahrimane soit vaincu, que nous en soyons alors débarrassés et que nous soyons enfin libres pour le spirituel. Non, alors nous ne sommes justement pas libres pour cela. Pour que nous puissions aller librement vers le spirituel, il faut précisément cette contre-attaque.

Ce n'est que grâce à cette obscurité souterraine toujours présente que nous avons la possibilité de nous tourner librement vers le spirituel à partir de notre propre impulsion individuelle du MOI. Chaque contre-coup obscur nous en donne la possibilité. Ce que les Perses originels avaient à l'époque comme opposition entre la lumière et les ténèbres d'Ormut et d'Ahriman, c'est ce qui se passe aujourd'hui à l'intérieur de nous. Nous devons sans cesse nous confronter aux deux. Reconnaître ainsi la mission de ces forces obscures et les gérer de manière plus consciente, c'est ainsi que commence la rédemption de ces forces ahrimaniennes. Si nous commençons à transformer les désirs par le MOI, nous commençons à délivrer Lucifer, si nous faisons référence aux forces mortifères ahrimaniennes, alors nous travaillons déjà avec l'aide du Christ sur le corps éthérique, car c'est surtout là qu'Ahriman envoie ses impulsions, c'est là qu'il tue quelque chose, c'est là qu'il enlève les possibilités de développement et d'épanouissement, qui sont pourtant nécessaires pour développer la conscience. Nous devons apprendre à la guérir et nous ne pouvons la guérir et donc délivrer Ahriman que dans la mesure où nous parvenons à conserver cette conscience sans détruire un outil corporel.

Nous avons fondamentalement notre conscience du JE en détruisant notre corps. Jusque dans le physique. L'éthérique est également touché et tout est affecté. Nous détruisons jusqu'au physique. Cela nous aide, car le physique peut ainsi servir de miroir à notre MOI, afin que nous puissions parvenir à une conscience. Mais premièrement, nous n'arrivons pas à une conscience du vrai MOI, mais seulement de son reflet. C'est-à-dire que ce que nous appelons notre MOI dans la vie quotidienne n'est en fait qu'un reflet, et un reflet déformé de surcroît, mais c'est une préparation, ah, il y a quelqu'un, quelqu'un regarde le reflet, ce que nous percevons comme MOI dans la vie quotidienne n'est qu'un reflet, c'est le premier processus de réveil : je ne suis pas le reflet, mais je me regarde seulement là dedans, c'est pourquoi R. Steiner que l'expression juste du philosophe Descartes, qui a dit : "Je pense, donc je suis !", serait la prise de conscience : "Je pense, donc je ne suis pas !" Ce serait juste.

Ce que je vois comme le résultat de ma pensée n'est qu'un reflet. Nos pensées ne sont qu'un reflet - pas la réalité spirituelle. C'est là que se trouvent les points pour la tâche que nous avons aujourd'hui de développer l'âme consciente et de l'orienter vers le spirituel. Si nous la dirigeons uniquement vers l'extérieur, c'est pour ainsi dire la touche finale de ce que nous avons commencé à l'époque égyptienne. À l'époque égyptienne, la conscience du monde extérieur était déjà là, mais elle était bien sûr loin d'être aussi éveillée que celle que nous avons aujourd'hui. Aujourd'hui, elle est extrêmement éveillée. Aujourd'hui, nous nous sentons fortement séparés du monde extérieur. Toujours pas à 100 %, comme nous l'avons vu lors des cérémonies funéraires, où tout le battage nous aide encore à le vivre assez fortement à l'intérieur.

Question d'une participante : "Ou de le percevoir dans toute sa profondeur. Au début, on le refoule en effet, ce qu'est le définitif dans la mort, on le refoule". Cela gardera encore longtemps son importance, mais cela finira par disparaître. Lorsque nous pourrons le maîtriser dans notre expérience purement psychique. Cela n'est possible que si nous descendons par étapes et que nous maintenons précisément ces choses que nous refoulons actuellement, ou qui ont même été refoulées par les puissances spirituelles supérieures, parce que pour les choses les plus dangereuses, le monde spirituel nous aide toujours sans notre intervention, à ce que les forces avec lesquelles nous ne serions pas encore du tout capables de faire face, dans le cas normal, si les adversaires n'interviennent pas de manière totalement perturbatrice, soient maintenues en bas. Ce n'est pas nous qui y parvenons. Nous avons de l'aide pour cela.

Le Christ ne nous impose que ce que nous pouvons surmonter, ce contre quoi nous pouvons aussi échouer, puis vient un autre passage, mais ce que nous pouvons surmonter. Le destin ne nous confronte donc pas, en temps normal, à quelque chose que nous ne pouvons pas maîtriser en tant qu'individualité, en tant qu'être spirituel. Cela va tout à fait individuellement jusqu'à la limite du supportable, ce qui est presque insupportable pour l'un n'irrite pas l'autre. Mais les adversaires peuvent s'en mêler et cela peut alors devenir dangereux, surtout si l'individualité est éliminée. Le Christ peut nous aider là où le MOI a une certaine disposition à se développer. Là où le MOI n'a pas cette disposition, les adversaires ont une grande force pour agir. Quand on pense à ce qui s'est passé à l'époque des nazis, où les gens ont été systématiquement conduits à faire ressortir ces forces. De manière très raffinée. Des forces qui sommeillent en chacun de nous. Où beaucoup n'ont pas réussi à résister, pour diverses raisons, par peur, par patriotisme, etc.

Les impulsions idéalistes, si elles ne proviennent pas d'une conscience claire et sobre du MOI, peuvent être très dangereuses. Les personnes les plus dangereuses sont celles qui améliorent le monde à partir d'impulsions idéalistes fanatiques, car elles veulent forcer le monde à changer en fonction de ce qu'elles croient avoir compris. Ce faisant, ils ne reconnaissent pas leur propre partialité. En réalité, cela cause de grands dommages. L'idéalisme fanatisé n'est pas un véritable idéalisme, mais quelque chose de totalement luciférien. On s'enthousiasme pour sa propre idée et on ne remarque pas que l'idée est encore infirme. Nous y sommes aujourd'hui terriblement enclins, parce qu'un point de l'évolution de l'âme de la conscience, dans la mesure où elle est dirigée vers l'extérieur, ne tient qu'à l'extérieur, tend à l'illusion. Nous nous trompons sur la réalité, l'illusion devient maintenant de plus en plus forte par étapes rapides. Notre technique y contribue. Les informations, les reportages, à la télévision, est-ce la réalité ?

C'est sorti de son contexte. Il y a beaucoup de manipulations. Dans notre monde moderne, à quel point sommes-nous éveillés à la nature ? Beaucoup ne font face qu'à la technique. Ou nous la regardons au microscope, ou à travers un télescope. Ce n'est pas la réalité, c'est le reflet du reflet du reflet. C'est ainsi que commence ce que nous ressentons encore aujourd'hui comme la réalité, qui sombre dans l'illusion, la table est la réalité, pas une réalité, mais si je me plonge dans le monde atomique, dans le monde moléculaire et que je me les représente comme les choses du monde, alors j'entre dans une illusion. Les sciences naturelles ont reconnu que ces choses ne sont qu'une illusion. Les images que nous nous faisons, nous nous les faisons, nous superposons nos images imaginaires à la réalité, cela n'a rien à voir avec la réalité. Ce qui est réel, ce sont les atomes qui se trouvent derrière, c'est ce qui était courant au 19e siècle et qui s'est maintenu jusqu'à aujourd'hui.

Les atomes ne sont pas une réalité, ils sont peut-être une réalité parce que quelque chose agit, mais ce ne sont pas des choses. La pensée a longtemps été que les grandes choses pouvaient être expliquées par ces petites choses. Les sciences naturelles pensent ainsi pouvoir expliquer quelque chose. Une table est un reflet condensé jusqu'à la réalité, mais rien de plus. En réalité, elle n'existe pas. Pour la pratique, elles sont utilisables, Dieu merci, la table, le fauteuil, sinon nous ne pourrions pas nous asseoir ici. Mais pas si on les observe dans une perspective spirituelle. Dans la perspective spirituelle, nous voyons que ce n'est qu'une manière temporaire d'expérimenter le monde, afin de développer certaines facultés de l'âme. Nous avons eu le reflet de l'époque égyptienne avec l'âme sensible, où la conscience se développe de plus en plus dans le monde sensuel, puis nous avons vécu un épanouissement à l'époque gréco-latine, dans la jouissance sensuelle, les Grecs trouvent le monde extérieur sensuel esthétique et beau et bon, les Romains voient davantage la jouissance sensuelle, il y a un certain point culminant, puis on repart déjà à travers tout le Moyen Âge, où la confrontation avec le monde extérieur est très réduite. On cherche davantage à s'intérioriser par la pensée ou les sentiments. Dans le christianisme, il y a une intériorisation, une expérience intérieure, la foi. Dans la vie émotionnelle, en mon centre, j'ai la certitude du divin = la foi, je la vis, on le vivait différemment de l'homme d'aujourd'hui, aujourd'hui on dit : il faut le croire parce qu'on ne peut pas le percevoir. Au Moyen-Âge, on faisait bien l'expérience du spirituel, mais l'homme ne pouvait pas l'exprimer par des pensées claires. Le fait qu'il soit là et qu'il agisse, c'était le contenu de la foi. C'était la réalité, pas le réel.

Cela remonte jusqu'à la fin du Moyen-Âge, avec l'apogée de la scolastique, des penseurs comme Thomas d'Aquin, qui a un grand sens de l'intellect, mais qui est bien sûr sur le point de tuer cette expérience du milieu. C'est l'étape suivante. Thomas d'Aquin est si génial parce qu'il a encore les deux, il a cette certitude absolue de la foi et aussi l'intellect logiquement formé. Il apporte ainsi ce que l'époque moyenne, l'époque gréco-latine, qui va jusqu'au début des temps modernes, donc jusqu'à la fin du Moyen-Âge, voit s'épanouir chez Thomas d'Aquin, l'âme de l'intellect et de l'esprit s'épanouit, c'est ce que développe cette époque moyenne. Les Égyptiens qui Âme sensible, l'époque gréco-latine la Ame de l'intellect et âme de l'esprit.

Même si Aristote commence par la logique et anticipe ainsi de manière géniale sur ce qui viendra plus tard. Si je ne fais que de la logique, elle s'éteint. C'est alors la pensée que l'on essaie aujourd'hui de simuler à l'aide des ordinateurs. Cela ne repose plus que sur des règles. Je peux même créer un semblant de créativité en intégrant un générateur de hasard, le résultat n'est alors plus prévisible de l'extérieur, il apparaît alors comme étant créatif, mais en réalité il n'est qu'une des combinaisons possibles et totalement dénué d'esprit. De cette manière, on peut aujourd'hui faire des images dans le style d'un vieux maître, les experts en optique ne peuvent pas distinguer si elles sont authentiques ou non. C'est de l'esprit mort à l'état pur.

A la frontière entre le Moyen-Âge et les temps modernes, le caractère moribond de la pensée mentale prend le dessus. À l'époque gréco-latine, c'était encore sain, parce que c'était l'âme de l'intellect et de l'esprit. Si je retire l'âme mentale de l'âme d'intellect et d'esprit, alors la pensée, la pensée d'intellect est devenue quelque chose de complètement irréel. Tant qu'elles étaient ensemble, la réalité était à l'intérieur, parce qu'elle s'écoulait par le mental. La réalité spirituelle y est toujours entrée. Si je la sépare, et c'est le cas aujourd'hui, cela doit aussi être le cas, parce que la pensée, le sentiment, la volonté doivent se séparer, alors le mental est quelque chose de complètement vidé de sa substance et conduit donc toujours plus à l'illusion. Ce qui est génial dans les sciences naturelles, qui y vont de plus en plus, c'est qu'elles remarquent que tout cela n'est qu'une illusion, un modèle, seulement des modèles de la réalité.

Nous avons maintenant passé en revue les trois éléments essentiels de l'âme, et nous avons indiqué qu'il s'agit aujourd'hui d'étudier la "réalité". Âme de conscience de développer et surtout d'orienter vers le spirituel. Le mental est mort, je peux bien faire de la technique avec. L'impulsion créatrice doit venir d'ailleurs. Sans impulsion spirituelle, cela n'a aucun sens, c'est ce qui est important aujourd'hui. Ce qui est écrit dans l'Apocalypse, nous le poursuivons aujourd'hui avec l'anthroposophie. Une saisie consciente de la manière dont nous devons continuer à agir spirituellement pour l'avenir. De manière tout à fait consciente, tout à fait éveillée.

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